Ce mois-ci c’est un ancien « petit nouveau » qui va répondre aux questions indiscrètes de la newsletter, Philippe Larue :

Bonjour Philippe, ravie de pouvoir t’interroger dans le cadre de la très sérieuse Newsletter de l’AMV. Pour commencer, prenons 2 minutes pour que tu te présentes au public en liesse !

Bonjour à tous, c’est moi Philippe Larue, le boucher du Charolais (!), un ancien de l’AMV. Après une bonne pause de 40 années, je reviens vers vous avec grand plaisir.

J’ai cru comprendre que ton histoire avec l’AMV ne datait pas d’hier. Peux-tu nous en dire davantage ?

Depuis nos origines familiales, coté Martinet, nous sommes une grande famille de musiciens, chanteurs. A l’époque on est venu naturellement adhérer à la fanfare. Nous, sur les 10 enfants, on était 7 à faire de la musique ! A l’époque, on habitait à Chandon. Les plus grands allaient à la fanfare de Chandon et Villers, mais moi, j’ai été directement intégré à Villers. Je vous laisse imaginer les répétions à la maison ! Ça donnait, à 7 dans une piaule ! Les voisins qui ramassaient les haricots le savaient bien quand on répétait ! Après une pause pour me consacrer à une autre passion : les courses, j’ai repris la musique dans le cadre du service militaire. Il faut savoir que j’ai toujours conservé une trompette à la maison, mais je n’y jouais plus régulièrement. Du côté de ma femme, ils ne sont pas musiciens. Du coup, j’en faisais un peu moins… Mais elle aime beaucoup nous écouter et ne loupe pas une occasion de venir.

Entre nous, qu’est-ce qui t’a motivé à venir nous rejoindre ?

C’est à la fois une histoire un peu triste et finalement assez belle. J’ai perdu un frère subitement en début d’année. Avec Robert, on se disait qu’il fallait qu’on retourne à la fanfare assez régulièrement. Après le décès, qui m’a profondément affecté, j’ai vu un psychologue qui m’a dit qu’il y avait quelque chose que je devais faire avec mon frère. Au dernier gala de la musique, Thierry m’a de nouveau interpellé « Bon quand est-ce que tu reviens Philippe ? » (On connait la réputation du harcèlement de Thierry NDLR). Je lui ai répondu du tac au tac « la semaine prochaine », et me voilà ! Pour l’anecdote, lorsque j’ai été prendre les mesures de pantalon chez Michele pour la tenue ça m’a fait quelque chose. Pour la première sortie, une fois la tenue sur moi, j’ai été rendre visite à mon frère, sur sa tombe, avec ma cravate et ma trompette. Robert, c’était la sagesse et le protecteur pour moi, pour son enterrement, j’ai mesuré la chance de l’avoir accompagné jusqu’au bout. Aujourd’hui y‘a que ça qui me motive, j’attends avec impatience le vendredi soir. Les prises de gueule, l’ambiance, je m’y retrouve vraiment, c’est comme avant.

Quels sont les aspects inchangés de la fanfare entre 1977 et ton retour en 2022 ?

L’esprit, l’âme, cette ambiance que j’ai retrouvée n’a pas changé : la vie à Villers, la musique qui rassemble les gens. Tout ce qui se passe à Villers en associatif, c’est fort, ça se ressent. Il y a une ambiance dans ce village, on sent que tout ce qui est entreprit marchera.

Tu as donc intégré la « Team trompette ». Comment s’est passé ton intronisation ? Pas trop dur de trouver sa place au sein de ce pupitre ? Quel esprit règne parmi les trompettistes ? J’ai d’ailleurs eu vent d’une rébellion sur « la Marche des Turcs ». Faites attention que la cheffe ne vous cible pas comme têtes de Turcs !

Très bonne ambiance dans les trompettes ! Une petite part de nostalgie avec Stéphanie Sanerot (Michaud, notre cheffe NDLR), parce qu’autrefois les fêtes se finissaient toujours chez les Larue. Et quand Stéphanie me propose de venir retravailler des choses chez elle sur le plan musical ça me rappelle vraiment le bon temps. Ces gens sont tellement gentils ! Le ressenti est donc très bon ! Les jeunes sont meneurs, ils s’amusent. Ce sont eux qui redémarrent les morceaux, ils donnent une dynamique. Il n’y a pas eu vraiment d’intronisation, mais peut être un petit vent de panique à la première répétition où j’ai commencé seul en trompette ! Je me retournais régulièrement en priant qu’un collègue arrive, mais heureusement j’ai vite eu du renfort !

Si tu devais trouver 3 mots pour qualifier ce que représente l’AMV pour toi ?

Bonne ambiance, fraternité, amitié et convivialité, authenticité… Je ne peux pas m’arrêter ! J’ai démarré une pièce de théâtre comme ça : « l’authenticité, la convivialité c’est ce qu’on a perdu dans la modernité » … mais c’est ce que la fanfare a su conserver.

On me dit dans l’oreillette que tu as déjà pu sauver, in extremis, la fanfare à l’occasion de la grande fiesta des 80 ans ? Ta présence dans nos rangs n’est pas passé inaperçue !

Non ! J’ai dépanné parce que je pouvais le faire, c’est normal et ça m’a fait plaisir. Effectivement, pour les défilés, j’essaye de me mettre dans ma bulle, de penser aux morceaux, de marcher au pas et ça me demande beaucoup de concentration. Mais j’entends les gens dire : « Tu as vu c’est Philippe, Philippe Larue, il est revenu ! ». On m’a tapé sur l’épaule pas mal de fois pour me dire à quel point je faisais plaisir à être revenu sur les rangs. Très fort ressenti ! Je fais ce que je peux mais ça me fait plaisir.

On peut presque dire que tu es une star ! Je lis également sur mon prompteur que tu as récemment amené un nouveau musicien ! Peux-tu nous parler de Jean-Pierre ? Toutes tes informations lui permettront, peut-être, d’échapper à une future interview !

Jean Pierre c’est un garçon très discret, effacé mais plein de compétences. Il vient de Tancon, comme moi, où il est très investi dans le village, toujours discret. Chez lui, c’est une famille de musiciens. Lui, il a appris sur le tard. Sa prof de Chauffailles s’arrête et il était déçu. Comme j’ai intégré Villers, il m’a demandé si quelqu’un là-bas pourrait l’aider à finir d’apprendre. Il est trop content, il se fait plaisir, on en discute en revenant dans la voiture.

Nous avons fait quelques prestations éloignées de notre camp de base : Barcelone, Nîmes, Alsace, Pays Basque, etc… Où aimerais-tu aller avec notre groupe ?

Pfffiou, vous en avez fait pas mal ! J’ai déjà bloqué mon 1er mai pour aller à Allevard ! Pourquoi pas la Provence, ma fille habite là-bas. Ils ont encore les fanfares avec majorettes, ça peut être sympa d’aller souffler un nouvel air dans ces contrées !

En tout cas, il est évident pour nous que tu réponds à tous les critères des camarades musiciens de l’AMV : bon vivant, dynamique, enjoué, solidaire. La musique c’est du plaisir sans prise de tête ! Pour le moment, je te trouve très discipliné, comptes-tu continuer à faire des efforts ou vas-tu te lâcher ?

Non, non ! je ne vais pas me lâcher. Je continue les efforts pour prospérer. J’ai besoin de l’aide de mes collègues. Chacun m’aide à sa manière : Sabine avec ses fluos, Stéphanie avec ses conseils ! Il faut juste que j’ai la santé et les lèvres qui tiennent et tout ira bien ! Mais j’ai besoin d’une grande concentration et peut être de reprendre des cours de solfège !

Je te rassure, tu dois avoir un meilleur niveau en solfège que bon nombre de musiciens ! En cette période de rentrée scolaire il est bon de rappeler que nous sommes toujours ravis d’intégrer ou de REintégrer de nouvelles têtes parmi notre équipe d’irréductibles musiciens ! N’hésite pas à continuer la propagande : plus on est de fous plus on rit !

Merci Philippe de t’être prêté au jeu de l’interview. Comme à mon habitude, je resterai discrète et ne déformerai aucunement les propos que tu as pu tenir !