Cette fois-ci, c’est Gérard LAPALUS, le « doyen », qui est interviewé :

AMV : Bonjour Gérard, c’est avec joie que je me permets, avec la mesure sanitaire qui se doit, de t’interviewer. Je te remercie de te prêter au jeu des questions-réponses.

Tout d’abord, pour notre public chéri, quelques mots pour te présenter (même si tout le monde te connaît !) :

Gérard : Je m’appelle Gérard, doyen de la fanfare car né en 1946. Je suis né un 11 novembre ce qui permet aux musiciens de me rappeler mon grand âge tous les ans. C’est la première année que l’on n’a pas pu me le souhaiter, crise sanitaire oblige. Nous n’avons même pas pu jouer au monument cette année !

AMV : Parlons chiffres ; pas ceux du covid on s’en fout !! Combien d’années sur les rangs ? Combien d’années de présidence ?

Gérard : Sur les rangs, j’ai débuté à 10 ou 11 ans. Mon premier défilé, c’était à Commelle Vernay en 57, pour la fête des écoles laïques. Je peux te dire qu’à la fin de la journée le tambour trainait par terre ! On avait fini par manger la petite friture au restaurant. Je la ramenais pas à l’époque. Je n’avais pas mes parents ce jour-là et je m’inquiétais de savoir si j’allais pouvoir manger n’ayant pas pris d’argent avec moi. Mais on était bien entourés et les anciens prenaient soin de nous. J’ai appris le tambour à 10 ans à Charlieu. Mon deuxième défilé important : Charlieu, le circuit était énorme et là aussi le tambour trainait par terre à la fin de la journée !! Mais à l’époque, le lendemain ça ne se connaissait plus! A cette période, la fanfare c’était encore une clique, il n’y avait pas de clarinette et tout ça !

J’ai été président 14 ans de 2006 à 2020.

AMV : Tu as donc laissé ta place à Philippe en janvier dernier. Que penses-tu de la prise de fonction de ton successeur ?

Gérard : Malheureusement pour lui nous n’avons pas pu faire de sortie ou de manifestation de l’année. La crise sanitaire n’a pas épargné la fanfare. Soutien et pensées pour lui dans cette dure période en espérant qu’il connaisse des jours meilleurs car j’ai vécu de bons moments à la présidence. La belle troupe est facile à mener, les musiciens sont très coopératifs.

AMV : Bon effectivement le bilan de cette première année de présidence ne semble pas réjouissant mais je pense qu’on peut tout de même positiver… Qu’est-ce que l’AMV a su préserver malgré cette crise sanitaire mondiale ?

Gérard : On a pu maintenir des répétitions cet été jusqu’en octobre. On a loupé pas mal d’occasion de faire sauter les bouchons. On essaye de maintenir une vie associative par le biais des défis vidéo, les cours de solfège pour les mineurs et on continue à faire des projets !

AMV : Je me souviens très bien du tournant qu’a pris l’AMV en 2006 grâce à toi. Tu as osé quelque chose de fou à l’époque : faire partir l’ensemble des musiciens, leurs conjoints et nos fans les plus fidèles… En Espagne pendant 3 jours ! Raconte-nous !

Gérard : C’est surtout Rémy qui a organisé le séjour (et très bien organisé !! rires) pour retrouver Pierre qui y vivait à l’époque. Et après j’ai pris modèle pour organiser les autres voyages ! On a toujours été bien reçus dans tous nos voyages : Alsace 2012, Nîmes 2008, Sarlat 2010, Pays basque 2015, Albi 2018. Nous avons des souvenirs plein la tête : la grande tablée de la marche gourmande Scherwiller, l’apéro de la municipalité à Cadouin, les férias dans Nîmes, …

AMV : A l’époque, tu avais dit dans le car, au retour, « on ne refera pas ça de sitôt », et pourtant…

Gérard : Je ne pensais pas que ça se referait, c’était bien réussi à Barcelone, tout le monde avait bien aimé. Aujourd’hui on ne pourrait plus le faire, à l’époque c’était possible financièrement, aujourd’hui tout ce qu’on a visité demande un budget trop conséquent. Je garde des souvenirs mémorables de l’auberge de jeunesse dans la rue la plus chaude de Barcelone ! On a vu de chouettes choses, Montserrat, le parc Guell, la Sagrada Familia, c’était un joli voyage !

AMV : C’est malheureusement avec tristesse que le voyage initialement prévu en 2020, reprogrammé pour Pâques 2021, ne va pas encore pouvoir se réaliser. Nous sommes très déçus mais, tu nous connais, le groupe des festivités travaille déjà d’arrache-pied sur un petit voyage de cohésion dès que l’on retrouve un peu d’accalmie. La musique nous manque mais le partage de moments conviviaux encore plus ! Nous finissons de préparer les 80 ans qui, nous croisons les doigts, auront lieu le 5 juin 2021. Des souvenirs de la grande fête des 50 ans ?

Gérard : A bah oui bien sûr !! D’abord le fameux tambour ! On n’aurait plus le droit de monter aujourd’hui à la cime du château d’eau pour déployer un tambour en tissu. On l’avait cousu dans la grange de Mr Longin. Je revois Catherine et Michèle dans la pelouse déployer les mètres de tissu ! C’est Michèle qui a cousu, elle était montée à la cime du château d’eau avec la machine à coudre, avec l’échelle finale de 11 mètres. Elle avait le vertige mais ce fut une belle expérience ! Le premier essai du tissu avec un coup de vent majestueux avait valu une bonne frayeur aux organisateurs. (Michèle doit encore avoir des combinaisons blanches que portaient les organisateurs !) Belle organisation à l’époque, le père Fricaud avait fait le clown, il y avait une jolie fête. Il y avait beaucoup de monde mais pas autant qu’en 67 pour le festival de musique (musique militaire) ! Le style musical a bien changé !



AMV : Parle nous du pupitre des percussions :

Gérard : Pupitre 100% masculin jusqu’à aujourd’hui. Il y a eu de bons batteurs pour emmener les foules (rire nostalgique). Il y a une bonne ambiance, on se fait disputer quand on discute, on gère le frigo… et ça c’est important : la distribution de boissons c’est les percussions ! On est toujours prêt à étoffer l’équipe !

AMV : Si tu devais nous résumer ce qu’est l’Avenir Musical de Villers pour toi en 3 mots :

Gérard : Je dirais d’abord que ça me manque énormément pour le moment !! Il y a 30-40 ans je ne m’apercevais pas que j’en avais besoin. Plus que le plaisir de jouer, c’est l’ambiance, l’esprit de camaraderie, c’est plaisant, c’est des rencontres. C’est « une troupe qui est facile à mener ! ». Les gens sont respectueux, agréables à côtoyer. Même les gamins, on n’a jamais de problème avec les jeunes, jamais de « polissonnerie » !

AMV : On a dit trois mots Gérard !

Gérard : On va dire alors : Convivialité, ambiance et musique (quand même !).

AMV : L’AMV c’est avant tout le partage de moments musicaux conviviaux et intergénérationnels, c’est donc tout simplement que tu illustres cela en jouant aux côtés de ta petite fille Jade ! Fier de défiler à ses côtés ?

Gérard : Ah bah c’est sûr !! Ça s’était trouvé de discuter de ça avec le président de la fédération de la Loire pour les 150 ans de la fanfare de Coutouvre quand je lui ai présenté Jade. C’est chouette de pouvoir transmettre cette passion et de pouvoir la vivre ensemble. De voir l’envie et le plaisir qu’elle a à jouer est une belle récompense.

AMV : On ne peut parler de ton engagement à l’AMV sans parler de ta femme, Michèle. En tant que première dame, mais aussi bien avant, Michèle est notre couturière attitrée, notre cuisinière, notre organisatrice de voyages, de festivités, … Tu peux nous parler de son engagement pour l’association ?



Gérard : Je ne parlerai qu’en présence de mon avocat ! Si ça me retombe dessus ! Moi, ça me convient bien comme ça (l’engagement de Michèle) !! Pourvu que ça dure ! Bon on a un peu de temps de libre… On s’ennuie en ce moment, on est prêt à réorganiser des voyages ! On aimait bien y aller en éclaireurs, ça nous faisait rencontrer des gens ! C’était bien agréable.

AMV : Pour ta retraite présidentielle nous avions concocté un recueil de petits mots des musiciens, illustré par quelques clichés, nous autorises-tu à en diffuser quelques-uns ? Tu nous les commentes ?















AMV : Je te remercie pour ton accueil et merci pour les bugnes que nous n’avons malheureusement pas pu déguster à la répétition cette année (Je confirme elles sont toujours aussi bonnes !). Le mot de la fin ?

Gérard : Souhaitons que ça redémarre au plus tôt car plus ça sera loin, plus ce sera compliqué de reprendre. Merci de ta visite qui fait du bien !